Aujourd’hui, nous allons mettre notre grain de sel sur ce minéral très utilisé comme condiment ou conservateur. Les patients atteints d’hypoparathyroïdie sont souvent focalisés sur leurs apports en calcium, mais ils ont tout à gagner à surveiller et limiter leur consommation de sel. On vous explique tout ça !
Où trouve-t-on du sel ?
Le sel, ou chlorure de sodium, est omniprésent dans notre alimentation. Même si vous ne salez pas vos plats, vous en consommez probablement plus que vous ne le pensez. Voici quelques sources courantes de sel :
– Les aliments transformés : plats préparés, soupes en conserve, sauces industrielles. Un bol de soupe en brique peut contenir entre 1,5 et 2 g de sel.
– Le pain et les viennoiseries : une baguette de 250 g contient environ 3,5 g de sel, et un croissant en contient 0,6 g.
– Les charcuteries et fromages : des aliments comme le jambon ou le fromage sont particulièrement riches en sodium. Une tranche de jambon peut contenir jusqu’à 1,5 g de sel.
– Les condiments : ketchup, moutarde, sauce soja, cubes de bouillon et autres assaisonnements.
– Les biscuits apéritifs : les petites bouchées salées que nous consommons lors des apéritifs sont également des sources cachées de sel.
Combien de sel par jour ?
L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) recommande de ne pas dépasser 5 grammes de sel par jour, soit environ une cuillère à café. En moyenne, les Français consomment entre 8 et 10 grammes par jour, un excès qui peut avoir des répercussions négatives, notamment chez les patients souffrant d’hypoparathyroïdie.
Les conséquences du sel sur la santé
Le principal effet d’une alimentation riche en sodium est l’hypertension artérielle, qui augmente le risque de maladies cardiovasculaires, de cancer gastrique, d’obésité, d’ostéoporose, de maladie de Ménière et de maladie rénale.
Hypoparathyroïdie et sel : une relation particulière
Le sel favorise l’élimination de calcium dans les urines, ce qui est particulièrement préoccupant pour les personnes souffrant d’hypoparathyroïdie. Plus nous consommons de sel, plus notre calciurie (taux de calcium dans les urines) va augmenter. Et cette conséquence entraîne un risque accru de calculs urinaires, en plus des risques pour votre santé cardiovasculaire.
Conseils pratiques pour ajuster vos habitudes alimentaires
- Réduisez les aliments transformés : privilégiez les aliments frais et faites vos propres soupes ou sauces maison.
- Ne rajoutez pas de sel à votre plat avant dégustation : goûtez d’abord, vous constaterez souvent que ce n’est pas nécessaire.
- Lisez attentivement les étiquettes : recherchez les produits à faible teneur en sodium, sans vous fier aux étiquetages comme « apport réduit en sel ». Astuce de conversion : 1 mmol de sodium = 17 mg de sel ; 1 mEq de sodium = 17 mg de sel ; 1 gramme de sodium * 2,542 = 1 gramme de sel. Par exemple, 5 g de sel = 2000 mg de sodium = 87 mmol de sodium = 87 mEq de sodium.
- Hydratez-vous bien : buvez au moins 2 litres d’eau par jour pour favoriser une bonne élimination du sodium.
- Testez votre natriurèse : votre médecin peut vous prescrire un test pour mesurer la quantité de sel que vous éliminez dans vos urines sur 24 heures. Il vous suffit de diviser votre résultat de natriurèse (en mmol/l) par 17 pour estimer votre consommation de sel. Par exemple, un taux de natriurèse de 116 mmol/l indique une consommation d’environ 6,8 g de sel par jour.
- Habituez votre palais à moins de sel : votre palais s’adapte rapidement à des aliments moins salés et devient plus réceptif à d’autres saveurs. Essayez de remplacer le sel par une grande variété d’épices ou de condiments (oignons, ail échalotes, herbes de Provence, thym, persil, etc.) ou utilisez des bouillons cubes sans sel pour rehausser la saveur de vos plats.
- Limitez la fréquence de consommation de plats très salés : l’idée est de répartir votre consommation de plats très salés sur une ou plusieurs semaine(s) et d’éviter de consommer salé dans la même journée plusieurs plats très salés par exemple.
Et pour finir… faites plaisir à votre néphrologue !
Si vous voulez vraiment faire plaisir à votre spécialiste – surtout s’il est néphrologue – une bonne résolution serait de vous séparer de votre salière ! Mais bien sûr, juste après avoir pris cette décision, vous serez sûrement invité chez des amis pour déguster une bonne choucroute ou une raclette ! Pas de panique, un écart ne ruinera pas tous vos efforts. Par contre, il est essentiel de vous hydrater davantage, car une consommation excessive de sel entraînera une fuite supplémentaire de calcium dans les urines. Alors, pensez à boire plus d’eau et à savourer ce moment sans stress !
Nos sources :
ANSES – Tout savoir sur la consommation du sel (https://www.anses.fr/fr/content/tout-savoir-sur-la-consommation-du-sel-ou-chlorure-de-sodium)
Base de données Ciqual (https://ciqual.anses.fr/)
OMS – Réduction du sel (https://www.who.int/fr/news-room/fact-sheets/detail/salt-reduction)
Article rédigé par Christelle