loader image

Le rôle du phosphore dans l’hypoparathyroïdie : importance, sources et équilibre avec le calcium

Le phosphore est un minéral indispensable à de nombreuses fonctions biologiques, notamment au niveau osseux, cellulaire et énergétique. Chez les personnes atteintes d’hypoparathyroïdie, son rôle est particulièrement important car son équilibre avec le calcium est au cœur des défis liés à cette maladie. Cet article détaille l’importance du phosphore, son impact sur l’organisme, les sources alimentaires et la gestion de ses niveaux dans le cadre de l’hypoparathyroïdie.

Pourquoi le phosphore est-il essentiel ?

Le phosphore est le deuxième minéral le plus abondant dans le corps après le calcium, et il est principalement stocké dans les os et les dents. Voici ses fonctions principales :

1. Structure des os et des dents
Associé au calcium, le phosphore est un composant fondamental de l’hydroxyapatite, la structure minérale qui donne leur solidité aux os et aux dents.

2. Production d’énergie
Le phosphore joue un rôle clé dans le métabolisme énergétique. Sous forme d’adénosine triphosphate (ATP), il est indispensable à la production et au stockage de l’énergie dans les cellules.

3. Fonctions cellulaires
Il est essentiel à la composition des membranes cellulaires (sous forme de phospholipides) et à la régulation des acides nucléiques (ADN et ARN).

Phosphore et hypoparathyroïdie : un équilibre fragile avec le calcium

Chez les patients atteints d’hypoparathyroïdie, la diminution ou l’absence de PTH affecte directement l’équilibre entre le calcium et le phosphore.

Hyperphosphatémie fréquente : En raison de l’absence de PTH, les reins n’éliminent pas correctement l’excès de phosphore dans le sang, entraînant une hyperphosphatémie. Cette accumulation peut perturber l’équilibre calcique et provoquer des dépôts de calcium-phosphore dans les tissus mous (calcifications).

Impact sur l’absorption calcique : Un excès de phosphore peut également réduire l’absorption intestinale de calcium, exacerbant l’hypocalcémie.

Ainsi, maintenir un équilibre entre calcium et phosphore est crucial pour éviter des complications osseuses, musculaires ou cardiovasculaires.

Quelles sont les sources de phosphore dans l’alimentation ?

Le phosphore est largement présent dans de nombreux aliments. Pour les patients hypoparathyroïdiens, il est important de surveiller sa consommation, surtout en cas d’hyperphosphatémie.

Aliments riches en phosphore

Produits laitiers
Les fromages, le lait et les yaourts sont riches en phosphore. Une portion de fromage (30 g) contient environ 150 mg de phosphore.

Viandes, volailles et poissons
Le poulet, le bœuf, le saumon ou les sardines sont d’excellentes sources. Par exemple, 100 g de saumon fournissent environ 250 mg de phosphore.

Légumineuses
Les lentilles, pois chiches et haricots secs contiennent également une quantité significative de phosphore.

Céréales complètes et graines
Le quinoa, les flocons d’avoine, les graines de courge ou de tournesol en sont de bonnes sources.

Fruits secs et oléagineux
Les amandes, les noix et les noisettes sont riches en phosphore mais doivent être consommées en quantités modérées.

Aliments transformés : attention au phosphore caché

De nombreux aliments industriels, comme les sodas, les plats préparés et les charcuteries, contiennent des additifs riches en phosphates. Ces formes de phosphore sont hautement absorbables par l’organisme et peuvent aggraver une hyperphosphatémie.

Gestion des niveaux de phosphore dans l’hypoparathyroïdie

Pour les patients hypoparathyroïdiens, l’objectif est de limiter l’excès de phosphore tout en maintenant un apport suffisant pour les besoins physiologiques.

Mesures diététiques

1. Limiter les aliments riches en phosphates ajoutés : Réduire la consommation de produits transformés pour éviter un apport excessif.

2. Favoriser les sources naturelles : Privilégier les aliments entiers, comme les légumineuses et les céréales complètes, qui contiennent du phosphore mais libèrent moins de phosphates dans le sang grâce à leur contenu en fibres.

Traitements pour réguler le phosphore

Chélateurs de phosphore
En cas d’hyperphosphatémie sévère, les médecins peuvent prescrire des chélateurs de phosphore. Ces médicaments agissent en fixant le phosphore dans l’intestin, réduisant ainsi son absorption.

Suivi médical régulier
Un contrôle sanguin périodique est indispensable pour surveiller les niveaux de phosphore et adapter les traitements en conséquence.

Conseils pratiques pour un bon équilibre phosphocalcique

Ajuster l’apport alimentaire
Adapter la consommation d’aliments riches en phosphore en fonction des recommandations médicales et de votre bilan sanguin.

Associer calcium et phosphore de manière équilibrée
Une alimentation riche en calcium peut aider à contrecarrer les effets d’un excès de phosphore. Les légumes verts, les amandes ou le fromage blanc sont de bons alliés.

Rester vigilant avec les additifs
Lire les étiquettes des produits industriels pour identifier les phosphates ajoutés (souvent notés comme E338 à E343 ou E450 à E452).

Phosphore et bien-être des patients hypoparathyroïdiens

Dans l’hypoparathyroïdie, le phosphore est à la fois un élément essentiel et un facteur de complications potentielles. Une surveillance régulière et une alimentation adaptée sont nécessaires pour prévenir les déséquilibres et améliorer la qualité de vie.

Nous ne connaissons pas les conséquences d’un excès de phosphore sur le long terme. Aussi, nos niveaux varient au cours du temps ; donc pas de panique si on est de temps en temps au dessus.

En collaborant étroitement avec un médecin ou un diététicien, il est possible de gérer efficacement les niveaux de phosphore tout en bénéficiant de ses bienfaits pour la santé osseuse, énergétique et cellulaire. L’équilibre phosphocalcique est un pilier fondamental dans la prise en charge de notre pathologie.

Article rédigé par Johanne

1 commentaire

  • bonjour,

    ayant subie une thyroidectomie totale il y a 13 ans, et n’étant toujours pas bien au niveau des symptômes, on a découvert de manière fortuite suite à un examen médical tout autre, que ma pth est élevée elle était à 72 , mon calcium dans le sang à 98 mais suite à l’ examen du calcium urinaire et de la vitamine d, le médecin m’a dit que j’étais en hypocalcémie car mes taux de vitamine sont bas à 28 et que ça ne fixait pas le calcium…j’ai donc pris du calcifediol et en refaisant une prise de sang la vitamine d est à 49 le calcium dans le sang à 98 et la pth à 59 mais je ne comprends pas pourquoi je ressens toujours les symptômes de l’ hypocalcemie fourmillements aux niveau des mains pieds et lèvres..quelqu’un a til une explication? merci

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Rupture de Un-Alfa® en pharmacie. En savoir plus